Héritage culturel d’une longue histoire, pourtant délaissé au profit des Xe Om disponibles depuis un smartphone, le Xich Lo ou cyclo-pousse n’est plus aujourd’hui qu’un mode de transport ludique et atypique pour touristes.
Courte évocation historique du cyclo-pousse
Appele triporteur, tricycle, cyclo-pousse ou encore « rickshaw », le vélo-taxi ou Xich Lo, en vietnamien, est un vélo à 3 roues avec un siège double à l’avant pour les passagers (autrefois pour les marchandises également), le conducteur étant assis derrière. On doit cette invention à un Français du nom de Pierre Maurice Coupeaud. Ingénieur diplômé de l’École des Mines, il était également un grand sportif passionné de vélo. Fin des années 1920, il part s’installer à Phnom Penh, capitale du Cambodge, qui faisait alors partie de l’Indochine française. Il y créera en 1933 une importante société de cycles et articles de sport : les « Établissements Pierre Coupeaud et Cie ». À cette époque, le traditionnel pousse-pousse, né au 19ème siècle au Japon, était très répandu en Asie. Devenu emblème de pauvreté pour les locaux et source de nombreux accidents, le pousse-pousse fut revisité par notre ingénieur qui le remplaça par un tricycle où le passager était assis à l’avant, dans une nacelle protégée par une capote, tandis que le conducteur pédalait à l’arrière.
Ce véhicule insolite comportait un autre avantage, celui de permettre au passager de s’imprégner totalement de l’atmosphère cambodgienne (ce que les touristes modernes apprécient d’ailleurs toujours autant !). Après des essais de prototypes dans les allées du Bois de Boulogne, l’engin récit en 1935 l’agrément du Ministère des Colonies puis de la municipalité de Phnom Penh. Coupeau se met à en produire en quantité modeste. En 1936, Coupeau tente un coup de pub : relier Phnom Penh à Saigon en tricycle et dans un temps record. Les deux cyclistes locaux entrainés pour l’occasion ont relié les deux capitales distantes de 240 km en 17 h 20. C’est ainsi que le cyclo-pousse devint petit à petit le moyen de transport numéro 1 à Saigon, puis Hanoi et bien sûr Phnom Penh.
D’une aide précieuse pendant les guerres d’indépendance, le cyclo-pousse rendit bien des services : évacuation des blessés, transport de matériel militaire… au symbole colonial succède celui de la résistance du peuple. Qu’il roule au Cambodge pendant la terrible époque des Khmers rouges ou au Vietnam pendant l’embargo américain, le cyclo-pousse se fait le compagnon des plus modestes.
Avec l’ouverture à l’économie de marché dans les années 1990 et le développement urbain ainsi que l’amélioration des routes, le cyclo-pousse est en déclin. Il trouvera un second souffle dans le transport des touristes, pour le plus grand plaisir amusé de ceux-ci. On notera d’ailleurs que le cyclo-pousse présent à Ho Chi Minh-ville diffère de celui de Hanoi en ce que le conducteur est placé plus haut.
Bien qu’ils ne soient plus présents que dans certaines grandes villes et sur certains sites touristiques – Hanoi, Hue, Hoi An, HCM-ville… - il n’est pas bien difficile de les manquer : le tintement de la sonnette suffit à signaler leur présence.
Dans un tel moyen de transport, vous êtes assis devant le conducteur qui est sur un vélo derrière vous, donc vous vous sentez faisant vraiment partie du trafic (Merci Monsieur Coupeau…). De plus…
Le plus gros désavantage que nous trouvons au Xich Lo est sa capacité à se mettre au niveau non seulement du trafic pour le moins chaotique, mais également… des mauvaises odeurs. Ensuite, même si la profession est de plus en plus règlementée, attention aussi – parfois – aux arnaques à la course. Surtout si vous débutez avec les Dong – la monnaie locale – il est très facile de se faire embrouiller…
Négociez systématiquement le tarif ! A moins que ces derniers ne soient clairement affichés, commencez par offrir un tiers de la somme demandée pour tomber à la moitie. Tout le monde sera gagnant : vous et le conducteur. Attention également au taux de change. Normalement, cela devrait être règlementé et le taux fixé. Mais il est encore possible qu’on vous propose une course en dollar avec un taux de change quelque peu fantaisiste.
Installez-vous sans peur et… à vous la découverte saisissante de la ville à un rythme complètement différent de ce que vous avez l’habitude de vivre ! Gageons que votre expérience fera partie des meilleurs souvenirs que vous rapporterez de votre voyage au Vietnam !
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Bonne lecture !