Connue pour son marché ethnique, la région de Bac Ha a bien plus à offrir au voyageur. La preuve par 10 dans cet article et faites des excursions à Bac Ha pour pouvoir découvrir au mieux le royaum des H'mongs bariolés : excursion à Bac Ha.
Terre des Hmong Hoa (Hmong fleuri), le district de Bac Ha dans la province de Lao Cai, au nord du Vietnam, est un régal pour tous les sens. En particulier au marché dominical de Bac Ha, l'un des plus grands, des plus colorés et des plus fréquentés de la région. Il se trouve à une centaine de kilometres a l’Est de Sa Pa, soit entre 3 et 4 heures de bus.
Depuis plus d’un siècle, H’Mong Hoa, Phu La, Tay et Nung (une dizaine d’ethnies, en tout) se retrouvent ici pour acheter et vendre des produits locaux introuvables ailleurs. C’est aussi l’occasion de tisser des liens, de faire du lien social, comme on dit aujourd’hui. Mais, parce qu’il est facile d’accès et qu’il regroupe de nombreux représentants des minorités ethniques de la région, sa fréquentation touristique est devenue préoccupante, impactant lourdement les modes de vie de ces peuples montagnards. Nous vous invitons à choisir soigneusement une agence de voyage, éthique et responsable, qui saura vous proposer une visite guidée qui ne soit pas un safari façon Disneyland.
Ceci étant dit, le marché de Bac Ha reste une expérience fascinante et dépaysante. Pensez, comme pour tous les marchés au Vietnam, à y être présent très tôt poour profiter de l’ambiance (il ferme vers 10h du matin). Autrement dit, il vous faudra probablement envisager de passer la nuit de samedi à dimanche sur place. Si possible, choisissez de passer par le marché du dimanche de Bac Ha en dehors de la haute saison touristique (de novembre à avril).
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Il y a des bus locaux directs de Sapa à Bac Ha, mais il est préférable de changer de bus à Lao Cai pour un voyage plus fiable. Des mini-vans à destination de la ville de Lao Cai partent de la place principale de Sapa tout au long de la journée. Un ticket coûte 30K VND. Une fois à Lao Cai, repérez la gare routière et de là, prenez un bus à destination de Bac Ha (départs à 6h, 11h et 13h). Un billet coûte 70 000 VND. Bien entendu, comme conseillé plus haut, une agence de voyage locale francophone est à même de vous organiser le transfert et la visite du marché dominical de Bac Ha.
Peut-être mieux connu sous l’appellation de "palais du rois des H’mong", le palais d’été de Hoang A Tuong est une des attractions incontournables lors d’une excursion à Bac Ha.
D’inspiration euro-asiatique, il a été construit entre 1914 et 1921. Hoang Yen Chao et son fils Hoàng A Tuong, de l’ethnie Tày, en étaient les propriétaires. Hoàng A Tuong était le chef du territoire de Bac Hà (le « Roi Meo ») jusqu’à la libération de la province de Lao Cai en 1950, ce qui explique pourquoi on connait cette imposante bâtisse fortifiée sous ce nom. Pour la petite histoire, sachez que le peuple Tay a pour coutume de donner à la maison le nom de l'enfant qui vivait avec ses parents. Son emplacement suit les recommandations de géomanciens chinois, tandis que les 36 chambres occupent un espace à l’architecture unique, conçue par deux architectes, l’un français et l’autre, chinois.
Pour s’y rendre, il suffit de longer la rue Ngọc Uyen, c’est à dire la départementale TL153, en direction de Si Ma Cai. Le palais se trouve sur la gauche de la route, juste après le siège du Comité populaire du district de Bac Ha.
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Pour une pause bucolique et colorée, dirigez-vous à moins de 2 km du centre-ville de Bac Ha, vers la vallée de Thai Giang Pho.
Petit paradis pour les amateurs de botanique et de photographie, la vallée des fleurs offre le spectacle romantique de centaines de variétés de fleurs rares et toutes plus colorées les unes que les autres, dont de nombreuses espèces d’orchidées. Le site propose quelques hébergements dans des maisons sur pilotis.
Le billet d’entrée coute 30 000 VND/pers.
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Ban Pho – le village de Pho – se trouve à 4 km de la ville de Bac Ha. Ce sont les H’mong fleuri et les H’mong noir qui l’ont fondé et il très longtemps de cela (plus personne ne se souvient quand exactement), construisant leurs typiques maisons sur pilotis en bois de Po Mu (un bois rare et précieux, très utilisée dans la décoration intérieure et la construction au Vietnam). Les randonneurs mettront cap au Nord-Ouest en suivant une route sinueuse bordée de vergers de pruniers et de pêchers, puis ils traverseront des rizières, des collines de maïs à perte de vue pour enfin atteindre Ban Pho, un village réputé dans tout Bac Ha pour son vin de maïs. Pour l’anecdote, Ban Pho est riche de 300 ha de maïs pour 80 ha de rizières… Bien sûr, le village est aussi connu pour ses tissus en lin et en coton, mais c’est l’entêtante odeur du maïs s’échappant des cuisines qui envoute qui vient au village de Pho. D’ailleurs, si vous êtes invité à partager le déjeuner (l’hospitalité et la gentillesse des H’Mong sont légendaires…), vous remarquerez les chapelets de charcuterie suspendus au plafond : à base de viande de bœuf, de porc ou de chêvre marinée dans le vin de maïs, elles ont ici un gout inimitable et unique. Avec un peu chance, vous verrez comment les H’mong préparent traditionnellement ce délicieux vin de maïs, qui sera ensuite vendu sur les marchés de Bac Ha et de Can Cau. Les ingrédients sont simples : du maïs (jaune ou blanc), de la levure (obtenue à partir d’une fleur assez proche du millet, au parfum caractéristique) et l'eau de source Hang De. Le savoir-faire H’mong donnera un vin doré clair et aromatique.
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La rivière Chay prend sa source au Nord-Ouest de la province de Ha Giang, sur les flancs des monts Tay Con Linh (2 419 m) et Kieu Lien Ti (2 402 m). Elle traverse les provinces de Lao Cai et de Yen Bai avant de rejoindre la rivière Lô à Phu Tho. On considère que le plus beau tronçon est à Lao Cai.
En remontant la rivière Chay sur environ 6 km depuis le centre de la commune de Bao Nhai, vous arriverez en vue de Hang Tien, la grotte aux fées. Entre les falaises escarpées, elle est annoncée par des stalactites et stalagmites qui enflamment l’imagination : ici, un éléphant baise la tête pour boire de l'eau, là-bas, il y a un aigle qui s'envole… La perspective donne sur une piscine naturelle paisible. Faites encore 200 m pour atteindre une vaste grotte, la grotte des fées, aux falaises massives et aux formes ensorcelantes. Tellement ensorcelantes que des fées en sont restées prisonnières… Une légende que vous entendrez raconter en canotant alentours.
Dédié aux deux frères Vu Van Uyen et Vu Van Mat, le temple de Bac Ha a été construit fin du 19ème siècle. Tous deux militaires talentueux et vertueux, les deux frères sont à l’origine de la stabilité et de la prospérité de la région sous les dynasties Mac et Le. Le temple s’adosse à la colline pour faire face à la ville de Bac Ha, comme pour mieux la protéger. Il a été entièrement reconstruit à l’identique suite à un effondrement en 2003, année où il a été reconnu par la suite relique culturelle historique nationale.
On y vient pour admirer sa remarquable architecture, mais surtout pour son important festival, qui se déroule le 7ème jour du 7ème mois lunaire. Moment de commémoration et de ferveur, le festival est aussi un moment de fête populaire qui voit se dérouler de nombreuses activités culturelles et sportives telles que le tir à la corde, les échecs chinois, les jeux et danses folkloriques, les combats de coqs, etc.
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Si le "Haut plateau blanc de Bac Hà" est réputé pour ses marchés ethniques colorés, il l’est beaucoup moins pour ses pistes de rando et de trek.
Amoureux des terres sauvages et rustiques, osez Bac Ha et ses sentiers buissonniers, pour des expériences et des émotions profondement authentiques ! Il est bien entendu conseillé de s’adresser à une agence locale spécialité du trek au Vietnam, mais voici un petit aperçu des richesses auxquelles vous pouvez vous attendre :
Cet itinéraire de 12 km est à la fois le plus connu et le plus apprécié. Traversant Ban Pho (et son vin de maïs…) pour atteindre Hoang Thu Pho, le chemin parcoure un magnifique paysage de montagnes et de rizières, parsemé ici et là de pittoresques hameaux. En saison dorée du riz mûr ou en saison blanche pendant la floraison des pruniers, cette piste est un vrai coup de cœur.
Le village de Lien est à un peu moins de 30 km de Bac Ha. Cette longue piste donne à voir un paysage spectaculaire de plantations de théiers Shan Tuyet, de forêts primitives aux bois précieux et offre l’occasion de découvrir les maisons typiques des H’mong et des Tay. D’ailleurs, la longueur du trajet vous invitera à passer une nuitée chez ces peuples accueillants, promesse d’échanges toujours enrichissants et émouvants.
Circuit court et facile, il est idéal pour se mettre en jambes ou simplement pour le plaisir d’une balade décontractée dans un décor de rizières et de vallées fleuries.
Remarque : Si vous le pouvez, préférez les mois secs pour le trekking, soit d’octobre a avril. Pendant l’été – de mai à septembre - plutôt chaud et humide, réservez octobre et avril, les deux mois les plus confortables pour randonner.
La bourgade de Bac Ha n'est finalement pas un lieu très connu. À part le marché dominical où les touristes débarquent par bus entiers de Sa Pa pour une heure ou deux, vous y croiserez peu d’étrangers.
Passer la nuit chez l’habitant à Bac Ha ne signifie pas seulement « dormir ». C’est avant tout prendre le temps d’observer et de participer à la vie quotidienne de la population locale. Bien qu’il y ait quelques hôtels à Bac Ha et pour rester dans l’authenticité, on préféra passer une ou deux nuit (et pourquoi pas plus) chez l’habitant, qu’il soit H’mong ou Tay. Si le confort peut parfois s’avérer modeste, l’authenticité et la chaleur des partages font vite oublier que les toilettes sont à l’extérieur.
Suivant la guesthouse, vous aurez accès à une chambre privative avec sa salle de bain-toilettes ou un dortoir et douches en commun. Quelques villages alentours proposent aussi l’hébergement chez l’habitant; cependant, sachez que le séjour des touristes étrangers doit être enregistré auprès des autorités locales et que c’est à l’hôte de la famille d’accueil de s’en occuper (ou d’une agence de voyage agréée). Vous pouvez vous baser sur ces conseils pour préparer vos nuitées chez l’habitant :
Villages de Na Lo, Na Hoi ou Thai Giang Pho d’ethnie Tay- Nung ; villages de Ta Van Chu ou de Ngai Phong Cho d’ethnie H’mong fleuri.
Que ce soit grâce à la généreuse hospitalité de vos hôtes ou sur un marché local, vous ne pouvez passer à côté des deux signatures culinaires du pays du Haut Plateau Blanc: le Thang Co et l’alcool de maïs.
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Ce sont les H’mong en provenance du Yunnan qui ont fait connaitre ce plat, avant qu’il ne soit repris bien plus tard par les Dao, les Tay et les Kinh. On pense que ce plat est apparu il y a environ 200 ans et qu’il est resté confidentiel comme une sorte de lien entre les communautés Mong, Tay et Nung lorsqu’elles sont venues s’installer à Bac Ha. C’est l’ouverture récente de la région au tourisme qui l’a fait connaitre et l’a popularisé. Thang Co n’est pas qu’un plat rustique et un peu bizarre, c’est aussi une part identitaire des peuples des montagnes du Nord.
Thang Co, à l’origine, est un ragout à base de viande et de viscères de cheval. Plus tard, le buffle, le bœuf voire le porc viendront le remplacer ou l’accompagner dans des proportions diverses et variées. Par contre, les épices, elles, sont toujours les mêmes, bien qu’elles diffèrent selon les régions (la région de Bac Ha a tendance a avoir la main plus lourde qu’à Si Ma Cai, par exemple).
Si l’idée de manger un plat de viande de cheval peut en repousser plus d’un, voici au moins l’explication de son origine :
Les H’mong disent que lorsque leurs ancêtres durent quitter la Chine pour venir ici, ils eurent à endurer la famine. Or, il advint un jour qu’un cheval leur est apparu en tenant ce discours : "Mangez-moi, utilisez ma peau comme poêle et faites cuire avec ma viande". Subjugués, les H’mong firent cuire la viande de l’animal dans une casserole en peau de cheval et ainsi grâce au cheval, ils purent traverser montagnes et rivières pour s’installer ici, dans le Nord du pays aux palanches.
Une fois la viande marinée, elle est mise à mijoter pendant des heures dans un bouillon très parfumé. Beaucoup de novices pensent et croient que le gout particulier vient de ce que la viande (et les viscères…) ne seraient pas correctement nettoyées. En fait, ce sont simplement les épices (pour certaines un peu bizarres, certes) utilisées qui donnent cette impression.
C’est là où le vin de maïs intervient : il atténue le gout… typique du Thang Co.
Ruo Ngo Ban Pho, le vin de maïs du village de Pho, est un breuvage étonnant, à la saveur forte et séduisante. Il existe de nombreuses sortes de vin de maïs (une par village pourrait-on dire), mais celui de Ban Pho est vraiment unique, avec une saveur qu’on ne trouve qu’ici, dans ce repli du Haut Plateau Blanc. Il a la réputation de ne pas rendre ivre… Nous nous contenterons ici de signaler qu’il éloigne (un peu) le mal de crane du lendemain… Comme on peut s’y attendre, chaque famille a son secret de fabrication, mais les 3 ingrédients immuables sont le maïs, l’eau de source et une levure tirée des graines de la plante Hong My. Ensuite, c’est une histoire d’expérience et de savoir-faire, l’essentiel étant de respecter la sainte équation : Le vin de maïs de Ban Pho doit être distillé à Ban Pho, par les gens de Ban Pho, en utilisant l'eau de Ban Ph, et du maïs de Ban Pho.
Vous risquez d’être surpris d’apprendre qu’ici, l’alcool de maïs est aussi considéré comme un complément alimentaire (!), très bon pour la santé.
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Terminons ce vaste panorama des 10 meilleures choses à faire et à voir à Bac Ha par un trait culturel original des ethnies du Nord-Ouest : la course hippique.
De nos jours, de telles courses se déroulent dans des hippodromes, mais autrefois, elles se déroulaient par monts et par vaux, avec une arrivée sur un terre-plein au centre-ville de Bac Ha. Là, les cavaliers descendaient de cheval, tiraient 5 fois à l’arc sur une cible puis s’emparaient d’une balle d’étoffe rouge avant de remonter à cheval pour faire le chemin inverse. Le vainqueur était le premier arrive et qui avait réussi à atteindre sa cible.
Bien que les épreuves de tir n’existent plus aujourd’hui, les courses sont toujours suivies avec passion par une foule de connaisseurs mais aussi de curieux.
Fidèle compagnon du montagnard, le cheval est aussi entrainé pour ces courses annuelles. C’est d’ailleurs toute leur spécificité : les jockeys sont des paysans et leurs montures des chevaux de transport ou de trait. Il n’est d’ailleurs par rare de voir des canassons s’arrêter à quelques mètres de la ligne d’arrivée pour brouter paisiblement l’herbe du bas-côté…
La course hippique de Bac Ha est devenue un rendez-vous incontournable aussi bien pour les habitants de la région que pour les touristes qui vivent à cette occasion un événement aussi original que haut en couleurs.
Un autre circuit authentique à consulter à Bac Ha