La fameuse phrase :"J'irai dormir chez vous" a trouvé un écho très favorable au Vietnam, surtout dans le Nord, où les villages ont une forte concentration de minorités ethniques. De nombreuses agences proposent des homestay : que faut-il entendre par là, comment s'organiser, comment cohabiter sereinement avec l'habitant ? Petit tour d'horizon de ce mode d'hébergement fort sympathique.
Quand on parle de loger chez l'habitant, on pense tout de suite à "trek dans le nord et repos bien mérité dans une maison traditionnelle". Ce qui est le cas dans 97% des homestays. Mais il est tout à fait possible de dormir chez l'habitant à Hanoi ou à Saigon. Car en fait, ce concept permet d'être à la maison loin de sa maison, d'être en famille (d'accueil), loin de chez soi. Longtemps utilisé dans le passé par des étudiants souhaitant améliorer une langue etrangère, ce type de location peu onéreuse s'est peu à peu étendu à toutes celles et ceux qui souhaitent partager des moments de vie quotidienne, lors d'un séjour à l'étranger. C'est aussi pour la famille qui reçoit un moyen d'améliorer ses fins de mois.
Au Vietnam, cette forme d'hébergement en tant que revenu s'est fortement développée, surtout dans le Nord, aux alentours des sites de Sapa, Mai Chau, Ba Be, Mu Cang Chai, qui connaissent une forte affluence touristique. De fait, ce sont surtout les zones rurales et côtières qui voient fleurir des homestays.
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Evidemment, pour partager le quotidien d'une famille aux us et coutumes radicalement opposés à ce qu'on a l'habitude de vivre. Ce qui est le souhait de nombreux voyageurs, pour ne pas dire la totalité. Vivre avec la population locale est toujours une expérience enrichissante et plus d'un en apprendra sur les activités agricoles comme le repiquage du riz, la récolte des fruits exotiques…, sur la culture et l’exploitation des forêts inondés ou sur la pisciculture… Pleins de petits détails vont vous surprendre : comment est orientée et aménagée une maison traditionnelle, en fonction des moussons, la place encore très présente du confucianisme dans la vie familiale avec l'autel des ancêtres… Sans parler du plaisir d'apprendre à cuisiner les bons petits plats locaux !
L'idée maitresse étant d'être curieux – c'est un très joli défaut, en l'occurrence – de poser des questions, d'oser.
La grande majorité des hébergements chez l'habitant se trouvant dans des villages, il faut dire d'emblée qu'il sera parfois nécessaire d'oublier ou d'ajuster les notions occidentales de confort et d'intimité.
Les zones de fréquentation massive ont développé des homestays assez proche des standards européens : vous trouverez de l'eau chaude dans la salle de bain, un vrai matelas (Au moins une couchette molle) avec moustiquaire et souvent un frigo ainsi qu'un ventilateur. Le tout sous le même toit que votre hôte, bien entendu.
Par contre, si vous logez en village ethnique, attendez-vous à quelque chose de plus rustique – sans être moyenâgeusement inconfortable - bien sûr ! Grace à l'appui de certaines ONG, le confort sanitaire est disponible à peu près partout et si, en général, toilettes et douches sont à l'extérieur, elles correspondent à ce qu'on peut trouver en Europe. Le dortoir est souvent commun, avec une séparation par rideaux. Vous trouverez moustiquaires, couverture et oreillers. Dans le Nord, en hiver, il est conseillé de prévoir un sac de couchage. Attention : il n'est pas rare du tout que la salle commune soit aussi l'emplacement de l'autel des ancêtres. Il peut donc y avoir quelques règles particulières qui régissent le lieu. Votre guide vous en parlera si besoin.
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Si vous avez choisi un hébergement chez l'habitant au cours d'un circuit hors des sentiers battus, mieux vaut être un peu préparé. Vous serez vraisemblablement en milieu rural et donc proche des animaux eux-mêmes… très proches des habitations. Confort sommaire, sanitaires souvent spartiates… La cuisine est au feu de bois, souvent à même le sol… Oubliez le concept de ventilateur et protégez-vous des moustiques comme vous le pouvez ! Mais on pourrait presque dire avec humour que l'hospitalité est inversement proportionnelle au niveau de confort !
Les maisons en elles-mêmes peuvent être en bambou, en torchis, sur pilotis… Tout dépend du lieu et de l'ethnie. Selon les régions, on trouvera des maisons sur pilotis rayonnant autour d'une grande maison communale (Dans le nord). Elles abritent souvent une à deux générations sous leurs toits. Dans la région des hauts-plateaux, des habitations faisant parfois plusieurs centaines de mètres hébergent de nombreuses familles. Ici aussi, elles se regroupent en cercle autour de la maison communale.
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Dans les sites touristiques, les locaux parlent quelques mots d'anglais et de toutes façons, le langage corporel est universel et vous réservera très certainement d'inoubliables fou-rires. Cependant…
Dans la mesure où l'hébergement se fait dans une famille locale, la barrière de la langue est inévitablement là. Il est donc indispensable d'avoir un guide avec vous. Boire de l'alcool de riz avec vos hôtes, c'est bien ! Mais comprendre les anecdotes qu'ils partagent… C'est mieux ! Se priver de guide, c'est faire l'impasse sur tout un pan d'échanges enrichissants, de compréhension, de moments forts et complices. C'est presque voyager à moitié.
D'autre part, votre guide saura vous renseigner sur les gestes et attitudes de politesse à avoir avec vos hôtes, de même qu'il saura vous conseiller pour d'éventuelles petites attentions que vous souhaiteriez offrir.
Votre agence de voyage locale a choisi et réservé les homestays qu'elle met à votre disposition, se basant sur le nombre de votre petit groupe, l'accès, les prestations proposées, le confort… Sachez aussi que tout Vietnamien qui héberge un étranger est tenu d'en faire la déclaration au commissariat local. L'agence facilite de genre de démarche, vous n'avez pas à vous en préoccuper, tout est transparent pour vous.
En un mot, l'Ideal est de lui confier l'organisation de votre séjour chez l'habitant au Vietnam.
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Très souvent, hormis les activités du quotidien, le homestay est prétexte à de nombreuses autres activités : rando en vélo, trek en tous genres, visite des marchés ethniques ou encore découverte des danses et musiques traditionnelles. Il y en a pour tout le monde et pour tous les goûts.
Si vous pensez que les rencontres font les plus beaux voyages, si vous aimez la simplicité et l'authenticité, alors dormir chez l'habitant est indéniablement fait pour vous ! Pour vous qui avez déjà visité le Vietnam avec des circuits standards et classiques, expérimenter l'hébergement en homestay vous permettra de redécouvrir ce fabuleux pays.
Voyager en étant hébergé chez l’habitant, c’est placer l’échange et le partage de la vie quotidienne des communautés d’accueil au centre de ses préoccupations – ce qui fait partie des valeurs du tourisme solidaire. Alors, pourquoi pas aider au développement local ? En partant avec une agence pratiquant le tourisme communautaire, durable, sachez qu'un pourcentage du coût du circuit est réaffecté au financement d'un projet solidaire. Une belle façon de découvrir le Viet Nam, tout en donnant du sens à son périple et en aidant les communautés locales à vivre décemment !
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