Dans un petit village bordant la rivière Duong, à environ 35 km au nord-est de Hanoï, le silence se brise parfois sous le frottement doux du pinceau sur le papier dó. Ce n’est pas un bruit ordinaire, c’est celui d’un art ancestral, celui des estampes traditionnelles de Đông Hồ, une forme d’expression populaire vieille de plusieurs siècles qui continue de faire vibrer la culture vietnamienne.
Ces images naïves et colorées, souvent empreintes de sagesse populaire, de folklore ou de satire sociale, ont orné les murs des maisons vietnamiennes pendant des générations, surtout à l’occasion du Têt – le Nouvel An lunaire. Mais derrière leurs lignes simples se cache un raffinement symbolique, une richesse historique, et surtout, une profonde résonance identitaire.
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Le village de Đông Hồ (littéralement : "le lac de l’Est") appartient à la province de Bac Ninh, dans le delta du Fleuve Rouge. C’est une région réputée non seulement pour son artisanat, mais aussi pour ses traditions spirituelles, ses chants populaires Quan Họ et ses villages historiques. Il se visite aisément depuis Hanoï en une demi-journée.
L’art de la gravure sur bois à Đông Hồ remonterait au XVIe siècle. Contrairement aux œuvres d’art réservées à une élite, les estampes de Đông Hồ étaient pensées pour le peuple. Faciles à produire, abordables, elles étaient achetées en nombre pendant les foires du Têt pour orner les maisons, transmettre des valeurs, ou tout simplement... apporter chance et bonheur.
Chaque image raconte une histoire : le respect filial, l’amour conjugal, le travail des champs, la satire des mandarins corrompus ou encore les espiègleries des enfants. Ces estampes sont la mémoire illustrée d’une société rurale imprégnée de confucianisme, de bouddhisme, et de croyances populaires.
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Fabriqué à partir de l’écorce du rhamnonuron, le papier dó est à la fois souple et solide. Sa texture fibreuse absorbe l’encre avec élégance tout en garantissant une durabilité impressionnante.
Les pigments utilisés proviennent de la terre, des plantes ou des minéraux : rouge de latérite, jaune de paille de riz carbonisée, vert de feuilles, noir de charbon de bambou. L’ensemble crée une palette douce et harmonieuse.
Chaque motif est gravé à la main sur des planches de bois. Une planche pour le dessin, puis une par couleur. L’impression se fait à la main, avec patience et précision. Ce savoir-faire transmis de génération en génération est aujourd’hui classé au patrimoine culturel immatériel du Vietnam.
Scènes de marché, travaux agricoles, fêtes de village... Le quotidien rural devient ici sujet d’art. Loin d’idéaliser, ces images valorisent la simplicité, la dignité, la joie de vivre des gens ordinaires.
Les proverbes prennent vie : « Éducation maternelle commence dans le berceau », « La richesse vient de l’honnêteté »... Les estampes sont un vecteur d’enseignement moral autant qu’artistique.
Certains motifs comme le coq, le buffle ou le poisson symbolisent les vœux de prospérité, de longévité, de fertilité pour la nouvelle année. D’autres, plus spirituels, représentent Bouddha, les divinités protectrices, ou les énergies cosmiques.
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Avec la modernisation, l’apparition de l’imprimerie industrielle et le désintérêt progressif des jeunes générations, cet art a failli disparaître. Heureusement, certains maîtres-artisans ont tenu bon, formé des élèves, réinventé les usages.
Aujourd’hui, l’estampe Đông Hồ retrouve un second souffle grâce au tourisme culturel, aux expositions internationales et aux efforts de valorisation patrimoniale. Certaines familles proposent des ateliers, permettant aux visiteurs de créer leur propre œuvre.
Pour rencontrer des artisans passionnés et inspirants.
Pour découvrir un art visuel unique au monde, entre esthétique naïve et profondeur symbolique.
Pour vivre une expérience immersive, participative, éducative.
Pour soutenir la transmission vivante d’un patrimoine menacé.
Meilleure période : autour du Têt (janvier-février) pour l’ambiance festive.
Durée : une demi-journée ou journée complète combinée avec le village de Phù Lãng (céramique).
Accès : en voiture privée, scooter, ou visite guidée francophone.
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Les estampes de Đông Hồ ne sont pas de simples décorations. Ce sont des fenêtres sur l’âme vietnamienne. Chaque ligne, chaque couleur, chaque personnage nous murmure un fragment de vie, un éclat de sagesse, un brin de nostalgie.
Dans un monde qui oublie vite, Đông Hồ nous rappelle doucement qu’il est vital de se souvenir.
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