Quand le spirituel épouse la brume
À quelques encablures de l’agitation d’Hanoï, une route sinueuse mène vers un havre de paix perché entre ciel et montagne. Là, au pied du mont Sài, dans une vallée enveloppée de brume matinale, se cache un trésor peu connu des circuits touristiques : la pagode du Maître, ou chùa Thầy en vietnamien. Plus qu’un simple lieu de culte, elle incarne l’âme du Vietnam ancestral. Dans ce sanctuaire chargé d’histoire, le silence parle plus fort que les mots, et chaque pierre raconte une légende.
Mais qui était donc ce « Maître » ? Et pourquoi son temple fascine-t-il tant les âmes en quête de beauté, de sagesse et d’authenticité ? Embarquons pour un voyage hors du temps.

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Où se trouve la pagode du Maître ?
La pagode du Maître se situe dans la commune de Sài Son, district de Quốc Oai, à environ 30 kilomètres à l’ouest de Hanoï. Nichée au pied du mont Thầy (montagne du Maître), elle est facilement accessible en moins d’une heure de route depuis la capitale.
Pour les voyageurs curieux, c’est une excursion idéale à la journée : assez proche pour s’échapper sans contrainte, assez éloignée pour se déconnecter totalement. On y vient en taxi, en scooter, ou mieux encore, dans le cadre d’une visite guidée francophone.
Histoire et origine de la pagode
Édifiée au XIe siècle sous la dynastie des Lý, chùa Thầy est dédiée à un maître zen vénéré : Từ Đạo Hạnh. Moine bouddhiste, guérisseur, enseignant et... légende vivante. Il aurait possédé des dons mystiques, capables de soigner les maladies, d’invoquer la pluie et même de se réincarner sous forme royale. Il aurait terminé ses jours ici, en méditation, dans la grotte au sommet de la montagne.
La pagode devint alors un haut lieu de pèlerinage, à la fois spirituel et philosophique. Les rois y vinrent, les érudits y méditèrent, les poètes y trouvèrent l’inspiration.
Une architecture à la fois sobre et majestueuse
Contrairement aux temples clinquants récents, la pagode du Maître séduit par sa simplicité élégante. Le complexe est organisé en trois niveaux, chacun symbolisant un degré d’élévation spirituelle :
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Ha Pagoda (chùa Hạ) : l’entrée principale, avec l’autel de Từ Đạo Hạnh et des sculptures en bois patinées par le temps.
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Trung Pagoda (chùa Trung) : dédiée à Bouddha et à ses disciples, elle est ornée de lanternes en bois et de statues anciennes.
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Thuong Pagoda (chùa Thượng) : perchée sur la montagne, accessible via un sentier escarpé, elle représente le sommet de la pratique spirituelle.
L’ensemble repose sur pilotis, faisant face au paisible étang Long Tri, auquel on accède via deux ponts de pierre courbés, d’un romantisme fou : le pont du Soleil (Nhật Tiên Kiều) et le pont de la Lune (Nguyệt Tiên Kiều).

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L’étang Long Tri et la scène des marionnettes
L’étang Long Tri reflète les toits courbés de la pagode, les bambous dansant au vent, et parfois... des dragons en bois. Car ici se trouve un théâtre flottant rare : le Thủy đình, dédié aux marionnettes sur l’eau.
Art traditionnel du delta du Fleuve Rouge, ces marionnettes racontent des légendes paysannes et bouddhistes, animées sur l’eau au son du đàn bầu (monocorde vietnamien). À la fête du Maître, ce théâtre s’anime sous les acclamations d’une foule émue.
Une randonnée vers les hauteurs sacrées
Pour les plus aventureux, une montée vers la grotte de Từ Đạo Hạnh s’impose. Le sentier grimpe à travers la forêt, ponctué de petites pagodes secondaires, de stèles moussues et de points de vue époustouflants sur la campagne.
À mi-parcours, une pause s’impose pour admirer les paysages rizicoles et sentir le parfum d’encens porté par le vent. Au sommet, la grotte est simple, brute, mais d’une puissance spirituelle saisissante.
La fête du Maître (hội chùa Thầy)
Chaque année, autour du 5e jour du 3e mois lunaire, la pagode s’embrase de vie. Des milliers de fidèles affluent pour rendre hommage au Maître. Des processions colorées, des offrandes végétales, des musiques anciennes... et bien sûr, les marionnettes sur l’eau.
Cette fête est à la fois religieuse, culturelle et communautaire. On y ressent l’âme du Vietnam rural, sa foi populaire et sa joie simple.
Conseils pratiques pour les visiteurs
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Meilleure période : printemps (mars-avril) ou automne (octobre-novembre).
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Tenue : vêtements sobres, couvrants (pantalon long, épaules couvertes).
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Horaire : idéalement tôt le matin pour éviter les foules et profiter de la lumière.
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Éviter : week-ends et jours fériés si vous cherchez le calme.
Combinez votre visite avec la pagode de Tây Phương (chùa Tây Phương) située à proximité, connue pour ses sculptures de moines réalistes et saisissantes.
Une expérience unique : entre spiritualité, nature et culture
La pagode du Maître ne se limite pas à son architecture ou son histoire. C’est une expérience complète, où chaque élément — du pont en pierre à la fumée d’encens — raconte quelque chose de plus grand.
On y vient pour se recueillir, se balader, s’émerveiller... ou simplement respirer. C’est un lieu de reconnexion : à soi, à l’autre, au monde.

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Avec un guide francophone, l’expérience prend vie
Un bon guide ne traduit pas seulement les mots, il traduit les silences. Grâce à un accompagnateur francophone, chaque statue reprend la parole, chaque geste rituel devient signifiant, chaque légende prend corps.
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Conclusion – Et si vous écoutiez l’appel du Maître ?
Dans un monde où tout va trop vite, il existe des lieux qui vous invitent à ralentir, à écouter autrement, à ressentir au lieu de consommer. La pagode du Maître est de ceux-là.
Vous cherchez une excursion enrichissante, loin des foules, au cœur d’un Vietnam profond et sincère ?
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L’appel du Maître résonne encore dans les montagnes. Serez-vous de ceux qui y répondront ?